Episode n°3: Les deux voies du Leadership Conscient
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Le billet de blog ci-dessous est un complément d’information au podcast.
Si l’un vous plaît, nous vous invitons à aller plus loin avec l’autre ! Bonne écoute, bonne lecture !
Les deux voies du Leadership Conscient
Le leadership est une pierre angulaire de notre système économico-politique. Jusque là rien de nouveau à l’horizon, je défonce des portes ouvertes. Mais, dites-moi : comment est-ce possible qu’il soit si mal compris ?
Puis, autre question moins évidente : quel chemin faut-il arpenter pour devenir un leader ? Le leadership est-il à la portée de tout le monde ? Ou faut-il « naitre » leader pour l’être (autre théorie déterministe du génome humain appliqué à l’entreprise) ? Bref, trêve d’inepties, concrètement, ON FAIT COMMENT POUR DEVENIR LEADER, BON SANG ?! C’est là le cri désespéré de générations entières de leaders errants. Chers amis, aujourd’hui, c’est la question exacte que nous allons répondre. Ça claque, ne trouvez-vous pas ?
La claaasse.
Posons le problème
Les changements qui s’opèrent aujourd’hui dans les sphères managériales sont majoritairement dus à deux causes :
- Un système mécaniste qui arrive à bout de souffle et dont les fondamentaux montrent des signes de faiblesse majeurs : l’humain craque. Pousser la machine entraine des résultats mais au-delà d’une certaine mesure, un moteur en surchauffe finit par gripper. Les signaux de défaillance sont clairs : burnouts, absentéisme, désengagement et sabotage. Lisez les conclusions du rapport Gallup sur l’engagement des salariés pour tomber des nus puis enchainez avec les statistiques sur les risques psychosociaux pour transformer la surprise en déprime. Comme ça, plus besoin de faire un dessin. On peut le dire : ça craint !
- Un changement de culture dans les nouvelles générations :
- D’un côté les Génération Y. Ils font partie de décor et ne sont plus une nouveauté. Les plus vieux frôlent la quarantaine, les plus jeunes auront vingt cinq ans en 2020. Bref, ils font partie du panorama de l’entreprise. C’est une génération qui commence à assumer des postes de responsabilité et qui a enfin les moyens d’influencer le changement qu’elle n’a pas manqué de réclamer dès son arrivée sur le marché du travail, là-bas dans les années 2000 à 2010. Des réclamations aux RH qui n’ont pas manqué de défrayer la chronique ni d’enrichir ceux qui se sont engouffrés dans le créneau « comprendre la génération Y ». En effet, l’Y est une génération qui parle de sens, de congruence et de plaisir au travail, une langue que la management traditionnel a eu beaucoup de mal à comprendre.
- D’un autre côté les « générations start-up » ont modifié le podium des entreprises désirables. Finie la domination des grands groupes qui passent maintenant pour de veilles structures, ringardes et ankylosées. La vedette est au dynamisme disrupteur des start-ups. Et dans les start-ups on parle une autre langue aussi : celle de la disruption, de la performance engagée et de la passion. Encore une langue inconnue du management traditionnel.
Face à ces deux causes, l’école du management traditionnel souffre le martyre. Non seulement elle est obsolète mais, en plus, elle a ringadisé des managers qui, des années durant, étaient pris en exemple. Je m’explique.
L’école traditionnelle du management utilise des leviers de motivation simplistes et très binaires :
- D’un côté, la carotte et le bâton. Le bâton pour faire avancer les ânes qui refusent de prendre le chemin qu’on leur impose, la carotte pour récompenser les boeufs qui le font correctement.
- Une motivation, née de la carotte, qui rime toujours avec primes et bonus puis un dégradé de concours de quequettes en tout genre : voiture de fonction, téléphone portable, ordinateur et autres avantages en nature très utiles, force de comparaison, pour souligner une hiérarchie, une réussite sociale au sein de la structure voire panser des egos meurtris en manque de reconnaissance sociale. Si ce n’est pas ça, c’est réduire les leviers de motivation à une simple satisfaction matérielle. Après, on s’étonne qu’au bout de deux mois les effets d’une augmentation, d’une prime de fin d’année ou toute autre bonus s’estompent et disparaissent dans le même boulgui-boulga de mécontentement que l’on voulait effacer avec. Et nous qui croyions bien faire ! Elle est où la magie de la carotte, bon sang ! Elle n’en a pas… Car les gens ne sont ni des ânes, ni des boeufs et qu’ils avancent avec autre chose… Mais pour le comprendre il faut parler une autre langue.
Et pour parler cette langue, il vous faut arpenter deux chemins qui font exploser beaucoup de croyances limitantes et autres perceptions obtuses. Poursuivons…
Qu’est-ce qu’un leader ?
Pour nous engager pleinement sur ce chemin il nous faudra commencer par définir de quoi on parle. C’est quoi ce Nouveau Leadership et quoi est-il « nouveau » ? En rien, en fait. Et en tout en même temps.
En rien parce que ce que je vais vous présenter ici existe depuis la nuit de temps. En tout, parce que le système mécaniste a tellement vite fait de l’oublier qu’aujourd’hui il n’existe aucune école capable de former des leaders dignes de ce nom. S’il en avait une, une seule, nous n’en serions pas là, face à un monde qui menace, partout où on le regarde, de s’effondrer, d’imploser ou de nous exploser à la figure. Les moindre que l’on puisse dire c’est que le bilan de performance de l’école traditionnelle du leadership laisse beaucoup à désirer…
Ce « nouveau » leadership est conscient et holistique :
- Conscient, parce qu’il est :
- connecté à la vie : membre d’un tout, dans une approche écosystémique et contributive;
- humain : pleinement présent à son être, à sa vie, à son potentiel et à son appartenance;
- spirituel : sur un chemin d’éveil à la sagesse et à la conscience essentielle de l’être et de la vie.
- Holistique, parce qu’il embrasse :
- la réalité multidimensionnelle de la vie : l’empreinte et la responsabilité vont largement au-delà des bilans financiers;
- la pensée complexe qui en découle : rien n’est linéaire, tout est connecté, systémie, logique fractale et en réseau;
J’ai dit ça, je n’ai rien dit.
« Je n’ai rien compris ! » disent vos méninges, et elles ont bien raison. Le propre d’un bon leadership est de rendre simple le complexe pour que tout le monde puisse comprendre. Alors je vais m’appliquer la chanson. Pour aboutir à tout ces noms d’oiseau et théories grandiloquentes, il vous faut arpenter :
Les deux voies du Nouveau Leadership
Leur seule raison d’être est de nous extirper de l’ignorance. Par ignorance entendez non pas un manque de culture mais cet obscurantisme qui découle du « non savoir », du manque de guide ou d’un chemin.
L’ignorance dans le monde du leadership se traduit par le manque de ressources pour grandir à son potentiel de leader et par toutes ces stratégies managériales, souvent dominatrices et directives, qui ont pour seule solution le « passer en force » et le « tu la fermes, c’est moi le chef, c’est moi qui commande » (souvent complété du « si t’es pas content, tu te casses »). Cette ignorance de l’humain et de ses dynamiques est aussi celle qui a alimenté des approches binaires comme la carotte et le bâton, puis des vagues de théories, dument enseignées et encensées par les plus grandes écoles, qui n’ont forgé que des élites incapables de leader le moindre groupuscule si ce n’est en le manipulant ou en le forçant.
Ce monde est fini. Ses jours sont comptés.
Un leader n’existe pas sans le groupe qui l’accompagne et pour sortir de l’ignorance il a deux chemins à arpenter : un individuel et un autre partagé.
Commençons par le commencement :
Oser le « Je » dans le Chemin Individuel
Du jour de votre naissance au jour de votre mort une seule présence sera constante, à tout instant, chaque jour, chaque heure, chaque micro-seconde : vous. S’occuper de soi c’est s’occuper de la base la plus fondamentale de son équilibre de vie, ce sur quoi tout repose puisque rien n’est là à tout instant si ce n’est la conscience de qui je suis.
Le premier chemin est grandir à cette conscience et il commence par le développement personnel, première étape pour sortir de l’ignorance.
Développement Personnel : première étape du chemin individuel
- Le développement personnel est le domaine de la connaissance de soi, de sa construction individuelle, de sa structure psychologique. Ici vous trouvez pléthore de méthodes et approches. Pour n’en citer que quelques unes je dirai : la PNL, l’analyse transactionnelle, la process-com, le MBTI ou, pour moi le plus complet et poussé de tous car il s’aventure aussi dans les autres étapes du chemin individuel : l’énnéagramme.
Le développement personnel n’est pas le Saint Graal qui mène à l’état de bouddha. Il ne suffit pas de « travailler sur soi ». Nous avons là l’un des pièges les plus grossiers de ce début de chemin. Le développement personnel, aussi loin qu’il ne soit arpenté, n’est qu’une première étape dans votre évolution individuelle.
La deuxième est ce que j’appelle le développement intérieur.
Développement Intérieur : deuxième étape du chemin individuel
En quoi diffère-t-il du développement personnel ? En ce sens qu’il est du domaine du potentiel qui sommeille en nous et ne demande qu’une seule chose : à être éveillé. Si je force le trait, le dirait que le développement personnel me permet de me connaitre dans ma structure et le développement intérieur dans mon potentiel.
Quelque soit votre profil MBTI ou votre énéatype, vous avez un potentiel que vous pouvez activer, c’est là le domaine du développement intérieur. Permettez moi d’illustrer.
C’est ici que vous allez travaillez votre intelligence émotionnelle, situationnelle ou intuitionnelle, pour n’en citer que trois. C’est ici aussi que vous allez travailler votre communication subtile, votre rapport à l’énergie et à l’information que vous y mettez. C’est ici aussi que vous allez booster votre créativité, optimiser vos performances et programmer votre subconscient pour la réussite et l’épanouissement. C’est ici aussi que vous découvrirez la puissance de l’intention et comment la mettre au service de vos objectifs, de votre vie et de votre chemin. C’est ici que vous découvrez aussi une nouvelle définition du charisme et des leviers pour l’alimenter et le développer. Bref, je pourrais vous faire une liste de trois pages mais je pense que vous voyez la nuance.
Mais arrivés à ce stade, vous êtes encore à mi-chemin, car la troisième étape est celle du développement spirituel.
Développement Spirituel : troisième étape du chemin individuel
Encore une fois, derrière le terme spirituel entendez un chemin d’éveil de conscience et mettez-y, d’un côté, le questionnement éthique et philosophique qui se cache derrière la question « Pourquoi ? », de l’autre, l’engagement actif ou passif pour un culte, puis, entre les deux, mettez toutes les nuances de gris que vous parleront.
Un peu de clarté
Maintenant tout devient clair : comment voulez-vous qu’un leader comprenne un langage qui est de l’ordre du questionnement spirituel, comme par exemple « donner du sens », s’il n’a même pas entamé un préliminaire de développement personnel ? C’est commencer la maison par le toit et c’est pour ça que les Générations Y, avec leurs questionnement existentialistes, nous ont donné tellement de fil à retordre !
Car, pour répondre à la question du « pourquoi ? » il faut commencer par se connaitre un minimum dans sa structure psychologique (développement personnel), puis trouver les leviers d’activation du « feu sacré » qui fait que vous exultez et vous vous sentez vivant (développement intérieur), puis conceptualiser le tout dans un engagement plus grand que vous, qui vous dépasse et qui vous met au service d’une raison d’être plus grande que vous (développement spirituel).
Et tout ça pour quoi ?
Nous avons la réponse dans toutes les traditions millénaires mondiales, quelle que soit celle que vous choisissez : l’unité.
L’Unité
Elle est le point de convergence de tous les chemins spirituels une fois dépouillés de leurs embuches et diversions de l’esprit. C’est la prise de conscience que tout est un, que nous sommes tout, que tout est nous et que tout est relié.
Et si cette notion ultime vous pose problème sachez que l’armée américaine à réussi à le prouver scientifiquement, en 1986, et pour preuve je vous réfère à la publication du volume 322 du magazine Nature.
L’unité… Rien que ça c’est une chemin de vie en soi. Et pourtant, c’est ce que nous demandent aujourd’hui et l’évolution du leadership et le changement de paradigme actuel. Nous sommes dans de beaux draps ! Mais sachant cela ne soyez pas étonnés que, face à la rupture technologique imposée par l’intelligence artificielle et les nouvelles générations de robots autonomes, la Silicon Valley arrive à cette conclusion : notre seul avantage concurrentiel en tant qu’êtres humains n’est autre que la sagesse (lire à ce sujet les derniers travaux de Navi Radjou) ! Une conclusion de l’ordre du chemin spirituel. Décidément, ils se mettent tous d’accord pour nous mettre la barre très haut !
Quand vous avez la chance de rencontrer un être rompu au chemin spirituel vous êtes en admiration devant lui. Vous ne voulez qu’une chose, apprendre de lui. Alors, un jour, vous avez la chance de pouvoir partager des tranches de quotidien avec lui. Et là… Il ne nettoie pas les toilettes après s’en être servi, il n’en fout pas une et il manque de tout bon sans dans les règles du vivre ensemble. « Aarrgh ! » et vous avez envie de l’étrangler ! D’aucuns vont conclure que son chemin spirituel n’est que façade alors qu’il s’agit d autre chose, d’un autre chemin qu’il ignore aussi : le partagé.
S’ouvrir au « nous » dans le Chemin Partagé
C’est la deuxième voie vers un nouveau leadership conscient, celle qui nous emmène à vivre, en groupe, les trois mêmes étapes que je viens de vous décrire. Sauf qu’elles ne se conjuguent pas de la même façon.
L’ignorance dans le groupe
Elle est ce que l’on appelle un groupement. C’est un ensemble de personnes, rassemblées autour d’un projet commun, qui ne ressentent aucun lien ni aux tâches requises pour le mener à bien, ni aux personnes qui les accompagnent dans le processus. Bref, c’est le domaine du désengagement ou du « je n’en ai rien à foutre ». L’ignorance faite groupe.
Pour sortir de l’ignorance groupale vous devez entamer un processus de connaissance de soi au sein du groupe, c’est la genèse d’un esprit d’équipe.
L’Esprit d’Equipe : première étape du chemin partagé
En se connaissant, les membres du groupe embrassent le groupe en question. Chemin faisant, ils développent un identité forte, pilier fondamental trop souvent ignoré de nos entreprises, mais j’en parlerai un autre jour où nous sommes là jusqu’à demain. L’identité est l’équivalent du profil MBTI ou de l’énnéatype d’un groupe, et je force le trait en disant ça mais ça me permet de me faire comprendre.
Or, si l’esprit d’équipe a été le saint graal du management traditionnel, une sorte de quête ultime, j’ai une mauvaise nouvelle : ce n’est que le début du chemin. Car ce que nous exigent les nouvelles générations, qu’elles soient Y, il y a vingt ans, ou ces Z, maintenant, qui postulent chez nous après l’obtention de leurs diplômes de fin d’études, c’est de vivre un véritable aventure humaine qui ait du sens..
L’Aventure Humaine : deuxième étape du chemin partagé
L’aventure humaine est celle qui sublime l’individu dans le groupe et le groupe en tant que tel. C’est une expérience tellement forte qu’elle transforme les collègues en bons pots puis en véritables amis. Vingt ans après une aventure humaine vous continuez à vous donner des nouvelles et à vous recevoir les uns chez les autres. C’est une véritable histoire d’amour dans le groupe. Car ce chemin partagé, dans toutes ces étapes, n’est qu’un chemin d’ouverture à l’amour que nous sentons les uns pour les autres.
C’est ainsi que, quand le groupe rentre dans sa troisième étape, le développement spirituel groupal, il découvre le plein engagement dans l’amour inconditionnel pour la vie et pour les autres.
Le Développement Spirituel Groupal : troisième étape du chemin partagé
C’est un chemin où l’empreinte, positive et sublimante, est faite à plusieurs, main dans la main. Cette étape de sublimation des êtres dans l’être, magnifie l’expérience du vécu dans un amour non cristallisé en une quelconque forme mais vécu simplement dans sa pureté essentielle et inconditionnelle. Je commence à partir dans les tours et ce n’est pas facile de comprendre mais avec un exemple vous y verrez plus clair.
Avez-vous vécu cette sensation de ne plus faire qu’un avec une personne ?
Un ami norvégien le décrivait ainsi : « We are brothers from different mothers ».
Je parle de cette sensation fusionnelle qui fait de l’autre la pièce qui vous sublime, qui vous complète et, en même temps, vous laisse toute votre place car elle vous rend conscient d’être complet, avec ou sans elle. Mais c’est tellement plus beau avec elle ! Vous sentez ce qu’elle ressent, vous savez ce qu’elle va dire avant qu’elle ne parle. Vous êtes là dans le bout du chemin, quand le « nous » converge dans le un, comme le « je » l’a fait auparavant dans le chemin individuel. Tout ça vous parle ? L’avez-vous déjà vécu, en couple ou avec votre meilleur(e) ami(e) ? Et bien, le développement spirituel est le chemin préliminaire à cette unité fusionnelle, point où convergent les deux chemins, l’individuel et le groupal. Nous sommes un. C’est plus simple quand c’est dit comme ça, vous ne trouvez pas ?
Peut-être pas… Car nous sommes encore loin, dans l’immense majorité des entreprises, d’imaginer que ce soit possible. Pourtant, si. Et ces entreprises qui en témoignent sont de plus en plus nombreuses. Mais, pour la première fois, l’effort ne vient pas du bas de la pyramide, mais du haut : la transformation exemplaire des leaders à un nouvel espace de conscience, qu’une fois découvert ils savent le faire découvrir à d’autres. Pour moi, c’est là la réponse à tous nos défis, une question de conscience, de sagesse et d’un leadership suffisamment courageux pour l’oser.
CQFD
es deux chemins, combinés, et vous avez le parcours à l’éveil du nouveau leadership conscient, celui qui nous apportera les réponses, inspirées et engagées, au plus grand défi qu’il nous ait été donné de vivre dans l’histoire de l’humanité. Ce défi porte un nom, barbare : c’est notre changement de paradigme.
Et pour réussir l’examen, il va falloir réinventer le leadership, et ce n’est pas en restant dans le cadre que nous allons le faire.
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